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Georges Christen, l'homme fort de Caritas Luxembourg

Jeudi 26 janvier 2023

Pendant 16 ans, Georges Christen, l’homme le plus fort du Luxembourg, connu pour ses records du monde, a entrainé les personnes vivant dans la précarité et dans l’exclusion. Fin décembre, il est parti à la retraite, content d’avoir pu transmettre un peu de sa force à des personnes qui essaient de se reconstruire.

Qu’avez-vous fait chez Caritas Luxembourg ?

J’étais en charge du projet Rebuilding qui permet à des personnes vivant dans la précarité et l’exclusion de retrouver l’estime d’elles-mêmes à travers des activités de musculation. Une centaine de personnes participent au projet tous les ans.

Comment est né le projet ?

Je voulais aider les autres en faisant ce que je sais faire de mieux. C’est l’artiste Michèle Schumacher qui m’a orienté vers le Centre Ulysse. Elle était déjà en contact avec Caritas Luxembourg pour d’autres activités. Caritas Luxembourg a tout de suite répondu favorablement à mon projet. Le sport fait du bien au mental. Au départ, l’entrainement était une fois par semaine. Nous avons ensuite triplé l’offre. La demande de pouvoir s’entraîner était grande et la solidarité également : Nous avons reçu de nombreux dons de matériels et avons pu compter sur la générosité de quelques sponsors comme l’entreprise Guy Rollinger que je tiens à remercier vivement. Je tiens également à remercier tous ceux qui ont contribué au projet. Je pense en particulier à Albert Nimax qui m’a assisté ces dix dernières années en tant que bénévole. Merci !

Qu’apporte le sport aux personnes qui vivent dans la précarité ?

Les personnes qui sortent de l’entrainement me disent qu’elles se sentent mieux dans la tête : « Ech hunn de Kapp méi kloer ». Cela me fait plaisir. L’objectif n’est pas de les entrainer pour en faire des athlètes, mais de leur donner un temps off,  loin de leurs préoccupations. Les personnes retrouvent également grâce au sport une certaine discipline et de l’énergie pour mieux affronter les problèmes, et surtout l’estime d’elles-mêmes, ce qui est important pour reprendre pied dans la société.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

J’en ai plein. Je suis particulièrement content quand des anciens participants viennent me revoir au bout de quelques mois ou années d’absence et que j’ai du mal à les reconnaître parce qu’ils ont tellement changé et que leur situation s’est améliorée. Beaucoup continuent à s’entraîner, mais dans de vrais centres de fitness cette fois-ci. Je suis content qu’ils puissent maintenant fréquenter les mêmes centres que le reste de la société.

Y a-t-il également eu des moments plus difficiles ?

Je dois dire que non. En 16 ans, il n’y a pas eu une seule bagarre entre les participants. Bien sûr il y a parfois des engueulades, mais cela n’a jamais dérapé. Il faut dire qu’il y a pendant les entrainements une solidarité qui n’existe d’habitude pas dans la rue : les uns aident les autres à soulever des poids, à faire certains exercices ou montrent comment marchent les machines. On s’attendrait plutôt à une certaine rivalité, mais non.

Que deviendra le projet maintenant que vous êtes à la retraite ?

Grâce à un financement de l’Oeuvre Grand-Duchesse Charlotte nous avons pu engager Gabriela Inchaurraga qui est monitrice sportive. Elle s’est fixée comme objectif dans le projet ACTIVATE de développer l’offre sportive à destination des personnes vivant dans la précarité et l’exclusion en proposant à côté de la musculation des cours, par exemple, de gymnastique douce, de zumba, de capoeira, etc. pour un public plus large, moins enclin à la musculation. Il y a beaucoup à faire et je suis content que la relève soit assurée. Je viendrai encore comme bénévole pour aider à soulever les poids lors des entrainements de musculation car il faut, par sécurité, qu’il y ait quelqu’un qui puisse soulever des poids encore plus importants que ceux soulevés par les participants et il faut dire qu’ils sont FORTS les participants de Rebuilding ! Bravo à vous tous ! Continuez à vous entrainer !

Merci Georges!

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