Vendredi 3 avril 2020
Pour Caritas Luxembourg, il est certain que, malgré les dispositions, les enfants de familles vulnérables, et ceux de nouveaux types de groupes à risque souffriront du confinement.
L'état d'urgence actuel causé par une crise sanitaire et le confinement qui en résulte pose des défis à de nombreuses familles pour lesquels elles n'ont tout simplement pas le répertoire. L'approche participative des parents et des enseignants, la coopération entre acteurs et avec les familles, la poursuite des efforts d'intégration en faveur des élèves et des familles les plus faibles, ainsi qu'un sain réalisme dans l'utilisation des médias numériques comme outil de gestion scolaire, sont particulièrement louables pour le système scolaire.
Cependant, le danger d'une dégradation importante des structures sociales de toutes sortes dans l'esprit des enfants reste immanent. Beaucoup d’enfants seront touchés par cette crise. Alors qu'auparavant, l'imbrication des programmes formels et non formels dans ce pays permettait de parler d'éducation holistique, le danger d'une négligence émotionnelle et d’autres risques surgissent.
Les enfants les plus jeunes, en particulier ceux du niveau fondamental, sont dans une période de formation de leur vie et sont susceptibles d‘adopter des schémas de vie et d'expérience inadéquats. En outre, certains ménages sont plus touchés par la crise que d'autres - groupes à risque accentué connus. Toutefois, le confinement a également entraîné de profonds changements dans le monde du travail, dont l'issue est souvent incertaine.
Depuis les années 1970, nous savons, grâce à la Commission Fauré de l'UNESCO, qu'environ 70 % de tous les processus d'apprentissage humain ont lieu dans la vie quotidienne, au travail, en famille et pendant les loisirs. C'est un principe sur lequel repose toute éducation non formelle au Luxembourg, et ce à juste titre. Maintenant que l'emploi des parents est remis en question ou déplacé à domicile, ce ne sont pas seulement les enfants qui sont accablés par le Schoul doheem et le Vakanz doheem, mais aussi les parents qui sont accablés par le Schaffen doheem, le chômage (partiel) doheem, ou bien de la Angscht virum Virus doheem. Un processus qui se déroule dans le calme et sous le radar public, mais qui peut avoir des conséquences de grande portée.
Nous savions que plus de 18 % de la population vivait déjà économiquement en risque de pauvreté, ce fait s'est certainement aggravé - voici un autre groupe caché dans notre société dont les enfants risquent de subir des préjudices.
Les enfants issus de ménages en difficulté ont besoin de plus de soutien que les autres, surtout dans les jours et les semaines à venir. Pour eux, des alternatives doivent être créées pour retirer ponctuellement de la famille l'activité scolaire et sociale de l'enfant.
En outre, les enfants sont menacés par la sur-virtualisation. Comme il a été prouvé que la consommation de médias cause plus de dommages que ce qui est affirmé ou visible, des précautions doivent maintenant être prises pour protéger ces enfants.
En outre, le confinement et ses implications au niveau des adultes signifient aussi qu'il y aura probablement une hausse d'abus sexuel ainsi que de maltraitance physique, émotionnelle et psychologique des enfants. L’absence presque complète de contrôle social, réduit probablement les obstacles pour ces délits. Ces phénomènes doivent d’autant plus être observés et les signalements suivis plus spécifiquement encore pendant la crise.
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