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Angélica Azevedo - C'est l'attente qui rend malade!

Jeudi 10 décembre 2020

Angélica Azevedo est psychologue dans deux foyers pour réfugiés gérés par Caritas Luxembourg. Actuellement, avec la crise sanitaire du Covid-19, le bien-être mental des réfugiés accueillis dans les foyers préoccupe tout particulièrement.

Est-ce que les réfugiés ont peur du Covid-19 ?

Ils ont probablement moins peur que le reste de la population. Beaucoup d’entre eux me disent qu’ils en ont vu et subi des choses avant d’arriver au Luxembourg - guerres, cadavres, tortures -  et que du coup, le Covid-19 n’est rien en comparaison. D’autres sont très croyants et se fient à Dieu et à sa volonté, s’ils doivent mourir c’est que Dieu le veut. En fait, pour le moment, le Covid-19 est encore trop abstrait pour eux, la plupart n’ayant pas encore été touchés de près par la maladie. 

Pourquoi alors avoir renforcé le suivi psychologique des réfugiés ?

S’ils n’ont pas peur du Covid-19 cela ne signifie pas que la situation actuelle ne pèse pas sur leur état mental, déjà très affecté par les traumatismes qu’ils ont subis avant d’arriver au Luxembourg. Au contraire, la situation actuelle les affecte beaucoup. Tout est au ralenti, leur procédure aussi. L’attente pour les papiers et pour commencer enfin leur vie devient interminable, encore plus qu’avant. De plus, beaucoup d’activités à l’intérieur du foyer ou à l’extérieur se sont interrompues à cause des mesures sanitaires. Du coup, la plupart des réfugiés n’ont rien à faire de leur journée que d’attendre le facteur et la lettre de réponse du ministère. C’est atroce ! Ils deviennent anxieux, n’arrivent pas à dormir la nuit, font des crises d’angoisse et des attaques de panique. Certains me disent, j’aimerai uniquement savoir si Oui ou Non je peux rester afin de pouvoir m’organiser et reprendre ma vie en main. C’est l’attente qui rend malade. 

 Comment les aidez-vous ?

Je leur donne un espace de parole. Pouvoir parler de ce qui les préoccupe, cela les aide déjà beaucoup. Ils remarquent qu’ils ne sont pas seuls. Je leur donne également des petites techniques qui leur permettent de se sentir mieux rapidement, par exemple, pour dormir, ce qui est un grand problème pour beaucoup de réfugiés. Enfin, je les aide à se focaliser sur autre chose que l’attente des « fameux » papiers, pour que leurs journées ne soient pas vides et que quelque soit la réponse du ministère, ils aient acquis un certain bagage, par exemple, appris une langue, un métier, qui leur sera utile quelque soit l’endroit où ils pourront vivre.

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