François Large fait le point sur la situation en Turquie et en Syrie

François Large, coordinateur humanitaire de l’aide de Caritas Luxembourg est arrivé en Turquie quelques jours après le séisme.
Il fait le point sur la situation et sur l’aide fournie par Caritas Luxembourg :

La situation est catastrophique. Il y a des dizaines de milliers de victimes.
Quand je suis arrivé à Antakya, j’ai vu des bâtiments effondrés partout. Les rares immeubles encore debout étaient fissurés et trop dangereux pour y rester. Les survivants et les sauveteurs cuisinaient et se chauffaient dans la rue. Il n’y avait plus d’eau potable, plus d’électricité, plus de nourriture. Ça ressemblait à une situation de siège, de guerre. Maintenant, les gens se logent dans des camps informels qui se développent partout - à l’extérieur de la ville mais déjà beaucoup plus loin aussi - et ils dorment dans des tentes sommaires, faites de bâches en plastique. La température la nuit y est glaciale. La priorité est dès lors d’acheminer des tentes plus solides, plus résistantes, et de les chauffer. Et bien entendu, de continuer à distribuer de la nourriture, de l’eau, des produits d'hygiène et des médicaments. En Syrie, par exemple, certains camps commencent à être surpeuplés en raison des nouveaux déplacés qui sont arrivés. Et avec des conditions d’hygiène déplorables, il y a le risque qu’une épidémie de choléra se déclenche.
Et puis les victimes ont aussi besoin de soutien, pour surmonter ce qui s’est passé. Le séisme a duré 47 secondes, mais ce qui ressort à chaque fois que je parle avec un survivant, c’est que cela lui a semblé être une éternité. Et il leur faudra du temps pour réussir à  surmonter les conséquences de ces quelques secondes durant lesquelles ils ont tout perdu : des proches, un logement et tout ce qu’il y avait à l’intérieur, des souvenirs, bref, toute une vie… Nous devrons rester auprès d’eux autant que nécessaire pour les aider à reconstruire et à se reconstruire ».