Justine Van Leeuwen - C’est une découverte au quotidien !
Jeudi 7 mars 2019
Justine Van Leeuwen est assistante sociale dans un foyer d’hommes réfugiés arrivés seuls au Luxembourg.
Pourquoi avez-vous choisi le métier d’assistante sociale ?
Tout au long de mes études secondaires, j’ai toujours su que je m’orienterai vers les métiers de l’aide à la personne. J’avais envie de faire un métier où je me sente utile et de travailler dans un secteur permettant de lutter contre les injustices sociales. Du coup, je n’ai pas du tout hésité à m’engager dans cette voie.
Quelles qualités faut-il avoir pour faire ce métier ?
Il faut surtout des qualités relationnelles, un grand sens de l’écoute et de la communication, de l’ouverture d’esprit et beaucoup de tolérance. Il faut aussi savoir analyser les situations en profondeur, prendre du recul et s’adapter au rythme des personnes pour pouvoir prendre les bonnes décisions et aider au mieux les personnes. Enfin, il faut être organisé car il y a une bonne part de travail administratif dans ce que je fais au quotidien.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce que vous faites ?
Le métier d’assistante sociale est très varié. Les situations sont tellement différentes de personne à personne et de jour en jour. Cela donne une dynamique au niveau du travail qui me plait beaucoup. Je suis aujourd’hui encore, après quelques années de métier, toujours dans une démarche d’apprentissage. C’est une découverte au quotidien, surtout quand on travaille dans un milieu aussi multiculturel que celui d’un foyer pour réfugiés. En même temps, j’en apprends beaucoup sur moi-même, sur mes propres limites et à relativiser mes soucis.
Et qu’est-ce qui est plus difficile ?
C’est ce sentiment d’impuissance que l’on a parfois quand on ne peut pas aider comme on aimerait pouvoir le faire. Il y a l’idéal que l’on a et qui nous a motivé à choisir le métier d’assistante sociale et ensuite il y a les réalités sociales. Heureusement, que nous pouvons compter en ces moments de doute sur le soutien de toute une équipe.
Pourquoi, pensez-vous que les hommes choisissent rarement ce métier ?
Je pense, d’abord, que c’est pour des raisons historiques : Les métiers d’aide ont toujours été assimilés aux femmes. Je pense aussi parce que c’est un métier qui n’est malheureusement pas toujours valorisé à son juste titre. Du coup, les hommes préfèrent peut-être s’orienter vers d’autres métiers.
Est-ce mieux d’être une femme assistante sociale ou un homme quand on travaille avec des hommes réfugiés ?
C’est la relation de confiance qui est importante et celle-ci ne dépend pas du fait d’être une femme ou un homme.Quand il y a des moments de tensions dans le foyer, par exemple, une femme va pouvoir aussi intervenir. Les hommes réfugiés ont du respect pour les femmes. Grâce au dialogue, les tensions vont pouvoir s’apaiser. Par contre, dès que la situation se normalise, il faut que la femme assistante sociale sache rester ferme et surtout ne pas flancher à la moindre pression. La dimension culturelle joue bien sûr un rôle. Dans certaines cultures, la place de la femme n’est pas la même que celle dans notre culture. Cela peut donc parfois bloquer lors des premiers contacts. C’est alors à nous, dans ce cas, de leur montrer que les femmes ont un autre rôle dans la société que celui qui leur a été inculqué dans leur pays. En tant que travailleurs sociaux dans les foyers, nous avons ce rôle d’apprendre la culture de leur pays d’accueil, son fonctionnement et ses us et coutumes.
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