« Un parcours semé d’embûches »

« Chaque matin, je prépare mon sac à dos : des pansements, des médicaments, du café et du thé chaud, puis je me mets en route », explique Sandrine Hocquard-Grimm, l’infirmière de Caritas Luxembourg qui va chaque jour à la rencontre des personnes sans-abri.

« Certains jours, j’ai des rendez-vous fixés avec des personnes pour les accompagner, chez un médecin par exemple. D’autres jours, ce sont les autres structures de Caritas Luxembourg qui m’appellent pour telle ou telle situation. Et parfois, je vais simplement à la rencontre des personnes qui sont dans la rue. Le plus difficile, c’est justement d’établir ce lien, ce premier contact, de réussir à instaurer un minimum de confiance pour que la personne accepte de se confier, accepte mon aide. Car souvent, les personnes sans-abri minimisent leurs problèmes de santé. Dans la rue, pour eux, la santé n’est pas une priorité par rapport à d’autres besoins élémentaires, comme trouver un toit pour la nuit suivante par exemple. Et pourtant, ce suivi médical est une nécessité ! Les personnes qui passent une longue période dans la rue cumulent souvent les problèmes de santé, tant au niveau physique que psychique. Je vois des choses très variées : des plaies ouvertes, des problèmes liés à une mauvaise hygiène, des maladies cardiaques, pulmonaires, chroniques, mais aussi des maladies psychiques telles que des troubles dépressifs, psychotiques,... ou encore des maladies de dépendance. Mon rôle est de soigner directement les problèmes les plus mineurs, mais aussi d’orienter ou d’accompagner les personnes sans-abri vers un médecin généraliste ou un spécialiste en fonction de l’affection dont elles souffrent. Je les aide à prendre rendez-vous et je les accompagne le jour J si elles le désirent », poursuit-elle.

« C’est un parcours semé d’embûches pour eux. C’est aussi pour ça que beaucoup renoncent à se faire soigner. Certains n’ont plus de couverture sociale, d’autres n’en ont jamais eue. Il y en a qui ont peur de se retrouver dans une salle d’attente bondée ou qui ne savent simplement pas comment faire pour prendre un rendezvous. C’est un véritable challenge pour eux que de prendre soin de leur santé. Et c’est pourtant tellement nécessaire s’ils veulent survivre à la rue », conclut l’infirmière.