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Une rentrée scolaire entre appréhension et excitation

Vendredi 4 septembre 2020

Caritas Luxembourg accueille depuis le 15 avril douze mineurs non accompagnés issus des camps de réfugiés grecs. Depuis leur arrivée, les jeunes, âgés de 11 à 16 ans, se sont bien adaptés et se réjouissent de la rentrée scolaire. Interview avec Nelle Koos, responsable de la Maison Saint Hubert qui les accueille.

Quel était le niveau scolaire des jeunes à leur arrivée au Luxembourg ?

Leur niveau scolaire est varié. Certains n’ont encore jamais été à l’école de leur vie et ne savent ni écrire ni lire, d’autres sont allés à l’école, mais dans des classes inférieures, enfin d’autres encore ont appris à lire et à écrire à la maison. Une grande partie d’entre eux est originaire de pays où l’école n’est pas forcément obligatoire et constitue un luxe que beaucoup de familles ne peuvent pas se permettre. D’autres viennent de pays en guerre où il n’y a tout simplement plus d’école. Enfin d’autres encore, vivaient dans des pays où ils n’étaient pas vraiment reconnus et n’avaient pas droit d’aller à l’école. En plus, il ne faut pas oublier que la plupart d’entre eux ont été « sur la route » pendant un certain temps - plus d’un an pour certains - et que pendant tout ce temps, ils n’ont pas pu fréquenter l’école. La plupart a appris des bases rudimentaires d’anglais dans les camps en Grèce. C’est comme cela que nous avons pu communiquer au début, ainsi qu’avec le support de nos traducteurs.

Qu’est-ce qui a été mis en place à leur arrivée pour qu’ils puissent aller à l’école ?

En attendant qu’ils puissent intégrer l’école, nous avons organisé quelques heures par matinée une sorte d’école dans la Maison et leur avons enseigné le minimum nécessaire pour qu’ils puissent comprendre et se faire comprendre. Ils ont, par exemple, appris à se présenter. Nous leur avons également enseigné à reconnaître les lettres de notre alphabet et à prononcer les sons de notre langue. Ensuite, le niveau scolaire de chaque jeune a été évalué par le Service de la scolarisation des enfants étrangers du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse et chaque jeune a été orienté dans la classe d’accueil correspondant à son niveau. Malheureusement, tout cela est tombé pendant la période de confinement. Du coup, les jeunes ont dû travailler de la Maison sur base de fiches que leurs enseignants leur donnaient. L’équipe socio-éducative les a accompagnés. Certains jeunes ont également pu compter sur l’aide de deux bénévoles, que nous tenons a remercier vivement Une fois par semaine, les jeunes ont pu se rendre dans leur classe d’accueil afin de poser des questions et recevoir des explications par rapport aux fiches dans leur langue maternelle. Grâce au matériel informatique mis à disposition, les jeunes ont pu communiquer et travailler sans problème pendant le confinement.  Plus tard, ils ont pu intégrer leurs classes tous les jours, ce qui leur a permis d’y rencontrer d’autres jeunes et de se faire quelques amis. Ils y sont d’ailleurs allés au-delà du 15 juillet jusqu’à la mi-août, pour avancer au maximum.

Où iront –ils à la rentrée ?

Les jeunes ont été orientés dans quatre lycées différents (Wiltz, Ettelbruck, Clervaux et Mersch) où ils intégreront des classes d’accueil et Clija. Une jeune intégrera directement une 7ème générale insertion francophone. Le cadet ira, quant à lui, dans l’enseignement fondamental à proximité de la Maison Saint Hubert.

A quelques jours de la rentrée, comment se sentent-ils ?

Ils sont tous surexcités. Comme tous les élèves, ils appréhendent un peu le premier jour, c’est normal. Ils se posent beaucoup de questions : est-ce qu’ils trouveront la bonne salle, comment seront les profs, qui seront les autres élèves, est-ce que tout le monde va les regarder, etc. Ce qui est certain c’est qu’ils sont contents de commencer l’école avec tous les autres élèves et de ne pas entrer dans une classe en plein milieu de l’année. Nous avons visité les lycées avec eux lors de leur inscription. Certains ont demandé à y retourner avant. Ce que nous allons faire. Nous allons également faire le chemin avec eux le premier jour. Nous avons commencé à voir avec eux ce dont ils auront besoin pour l’école : livres, matériel, habits, etc. et aussi s’ils veulent faire des activités extra-scolaires. Certains sont déjà inscrits au club de foot. Nous cherchons encore des clubs de volley-ball, de boxe, de danse, etc. qui pourraient les accueillir. Ce qui est certain c’est qu’ils sont tellement heureux de pouvoir enfin aller à l’école comme tous les jeunes de leur âge. C’est pour eux quelque chose qu’ils n’ont jamais osé espérer. Ils sont très reconnaissants de l’opportunité que le Luxembourg leur donne.

Est-ce qu’ils ont déjà des idées de ce qu’ils veulent faire plus tard ?

Certains ont des idées très concrètes, comme avocat ou machiniste. D’autres cherchent encore. En tous cas, nous avons pu voir ces derniers mois passés avec eux qu’ils ont tous des passions et des talents qu’il convient absolument d’encourager.

Et comment est l’ambiance parmi le personnel encadrant ?

Nous sommes tous aussi excités que les jeunes. Nous sommes impatients de les entendre raconter leur première journée à l’école.  Nous nous réjouissons pour eux et leur souhaitons plein de succès dans leurs études et dans leur vie.

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