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Le droit à une vie de famille, un droit fondamental

Vendredi 14 mai 2021

Caritas Luxembourg aide les réfugiés qu’elle accompagne dans ses permanences sociales dans leurs démarches de regroupement familial. A l’occasion de la Journée Internationale des Familles, nous avons souhaité mettre en lumière ce travail avec Ana-Marija Soric, en charge de ces dossiers auprès de Caritas Luxembourg.

Pourquoi est-ce que Caritas Luxembourg attache une importance toute particulière au regroupement familial ?

Chez Caritas Luxembourg, nous considérons le droit à une vie de famille comme un droit fondamental de toute personne, quelque soit sa situation. Nous faisons tout pour que le lien familial soit maintenu et encouragé. Pour les réfugiés, qui arrivent souvent seuls au Luxembourg, avoir la famille à leurs côtés est particulièrement important. En effet, nous constatons qu’aussi longtemps que leur famille n’est pas en sécurité à leurs côtés, les réfugiés ont du mal à faire les efforts nécessaires pour s’intégrer dans notre société. Comment voulez-vous qu’ils se concentrent sur leurs cours de langue, sur la recherche d’un travail ou d’un logement, si leur famille n’est pas encore en sécurité ? Ce n’est qu’une fois la famille au Luxembourg et la tête libérée qu’ils peuvent enfin entrevoir un avenir dans notre pays.

Comment se passe le regroupement familial ?

Ce n’est pas toujours facile. Cela peut durer deux ou trois ans jusqu’à ce que la famille soit enfin là. Les réfugiés ont pour le moment trois mois après l’obtention du statut de réfugié pour faire leur demande de regroupement familial. Caritas Luxembourg salue toutefois la décision du Luxembourg de prolonger à six mois ce délai. Il faut, en effet, un peu de temps pour préparer le dossier et rassembler tous les documents nécessaires ; ce qui est pour certains réfugiés, qui ont fui leur pays dans des conditions très difficiles un véritable challenge. Certains n’ont que des papiers de l’Eglise pour prouver leur identité et leurs liens de famille. Heureusement, les autorités luxembourgeoises sont très compréhensives et connaissent la situation dans les différents pays.

Un autre challenge est le financement du voyage. Les réfugiés doivent financer eux-mêmes les tickets d’avion, les éventuels coûts d’hôtel, les documents et leur traduction, etc.. Or, lorsqu’ils obtiennent leur statut, rares sont les réfugiés qui disposent d’économies. Souvent, ils ont tout dépensé pour leur propre voyage, voire même se sont endettés. Les offices sociaux les aident financièrement et, le cas échéant, Caritas Luxembourg.

Enfin, il faut que la famille puisse accéder à une ambassade pour faire valoir son laisser-passer. Dans certains pays, il n’y a plus/pas d’ambassade et les familles sont obligées de se rendre dans des pays voisins avec toutes les difficultés financières, organisationnelles et bien sûr de sécurité que cela entraîne.

Il arrive que des réfugiés ne savent pas où se trouve leur famille, car ils ont été séparés pendant les conflits armés ou lors de la fuite. A ce moment-là, les personnes sont mises en relation avec le service de la Croix-Rouge, chargé de retracer les familles.

Une question qui préoccupe Caritas Luxembourg est celle des mineurs qui se retrouvent sans leurs parents et qui arrivent au Luxembourg avec un membre éloigné de leur famille, par exemple, un oncle ou un cousin majeur. S’ils étaient venus seuls, ces enfants auraient eu le droit au regroupement familial. Mais, comme ils sont arrivés avec un membre éloigné de leur famille, ils ne peuvent pas à l’heure actuelle faire de demande de regroupement familial. Or, c’est un droit fondamental pour tout enfant d’être avec ses parents.

Comment se passent les retrouvailles après autant d’années d’absence ?

En général, cela se passe bien. Même si certaines familles ne se sont plus vues depuis longtemps, elles sont restées en contact par téléphone. Ce qui pose, cependant le plus grand problème à l’arrivée des familles, c’est qu’il n’y a pas de logement pour les accueillir. Les familles sont en grande partie hébergées dans les foyers pour réfugiés, ce qui ne facilite pas la reprise d’une vie de famille normale. Les personnes sont cependant contentes de se retrouver et d’être en sécurité. Après les premières semaines où les familles découvrent le pays et leurs nouvelles conditions de vie, les réfugiés commencent enfin à s’imaginer une vie parmi nous avec leurs enfants.

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