Aller au contenu principal

Afghanistan – qu’en est-il du travail de Caritas Luxembourg ?

Mardi 16 août 2022

Il y a un an, le 15 août 2021, les talibans entraient dans Kaboul et reprenaient le pouvoir en Afghanistan. A l’époque, Caritas Luxembourg craignait que son travail de plus de 20 ans ne soit remis en cause. En effet, au moment de la prise de pouvoir Caritas Luxembourg et ses partenaires internationaux et locaux géraient un hôpital sur le territoire de la capitale, ainsi que plusieurs hôpitaux de campagne. Caritas Luxembourg y menait en particulier un important programme de lutte contre la tuberculose. L’impératif de l’époque était de tout faire pour continuer la prise en charge des malades en traitement, sans quoi ils risquaient de développer des résistances difficiles à traiter par la suite. Qu’en est-il un an après ?

Contrairement à ce qui a été craint au départ, le travail de Caritas Luxembourg en Afghanistan a pu se poursuivre. Les problèmes de sécurité qui existaient avant la prise de pouvoir des talibans se sont même améliorés. Il faut bien sûr respecter les règles des talibans et demander les autorisations pour se rendre dans telle ou telle partie du pays ou pour organiser telle ou telle action, mais en général le pouvoir en place accorde les autorisations sans grande discussion, tant qu’il s’agit de programmes humanitaires. Les équipes peuvent ensuite circuler assez tranquillement. Les hôpitaux gérés par Caritas Luxembourg et ses partenaires continuent à accueillir les malades, comme par le passé, y compris les femmes. Les malades ont pu continuer leur traitement. Les femmes médecin et les infirmières de notre partenaire local ont toutes été autorisées à continuer à travailler dans les hôpitaux. Elles continuent à le faire avec beaucoup de courage et beaucoup d’engagement. La situation est, par contre, plus difficile pour les employées de bureau, qui elles sont toutes, pour le moment, contraintes au  télétravail. Enfin, les équipes mobiles du projet continuent également d’aller de village en village pour dépister les personnes malades. Caritas Luxembourg distribue également des vivres aux plus démunis. Cette distribution se fait comme par le passé. Enfin, l’aide pour les sinistrés du récent tremblement de terre a également pu être acheminée vers les villages touchés sans trop de difficultés.

Ce qui, par contre, est devenu très difficile, depuis la prise de pouvoir des talibans, ce sont les transferts financiers vers l’Afghanistan et ce à cause des sanctions internationales. Le peu d’acteurs humanitaires qui ont choisi de rester présent dans le pays se voit contraint à utiliser des systèmes de transfert de fonds traditionnels et alternatifs (e.a. des « hawalas ») n’offrant pas le même degré de sécurité que les virements bancaires auxquels nous sommes habitués afin de pouvoir continuer à payer les achats de médicaments, à verser les salaires, à acheter les vivres, etc.. Un deuxième problème est l’inflation généralisée qui touche surtout les démunis, mais également le personnel afghan qui peine à subvenir à ses besoins quotidiens.  Les conditions de vie, en dehors de l’hôpital, sont devenues très difficiles et certains pensent déjà à vendre certains de leurs biens. Jusqu’à quand ces personnes vont-elles pouvoir supporter cette situation? Ce serait une grande perte pour nos programmes d’aide humanitaire  si ces personnes hautement qualifiées et difficilement remplaçables décidaient de fuir le pays pour donner à leurs enfants une vie meilleure. Ce serait dommage, mais humainement compréhensible.

Pour être toujours au courant de nos actualités, abonnez-vous à Caritas eNews

Caritas Luxembourg utilisera les informations fournies sur ce formulaire seulement pour vous transmettre Caritas eNews.