Lundi 24 avril 2023
Sandrine Zolynski est éducatrice de Caritas Luxembourg au Para-Chute. Le Para-Chute est une structure lancée par la CFL et la Ville de Luxembourg pour les personnes sans-abri qui gravitent autour de la gare de Luxembourg-Ville.
Je suis une de celles qui avant de trouver sa voie a fait un tout autre métier. J’ai travaillé pendant vingt ans dans la vente. Lorsque mes enfants sont devenus adolescents et n’avaient plus besoin de moi comme avant, j’ai commencé à faire du bénévolat dans une structure pour personnes sans-abri. Cela m’a vraiment plu. C’est là qu’une assistante sociale m’a dit pourquoi ne pas faire une formation pour devenir éducatrice. J’ai ainsi repris mes études à côté de mon travail et de ma famille. C’était une période très chargée, mais je ne regrette rien. Pendant ma formation, j’ai dû faire plusieurs stages que j’ai faits au Centre Ulysse. Cela m’a tellement plu qu’à la fin de ma formation, j’y suis restée.
Au Para-Chute, nous accueillons les personnes qui sont dans la rue. Nous leur offrons un café, du thé, et sommes là si elles souhaitent parler. Nous parlons alors de tout et de rien. Si elles souhaitent être aidées, nous les aidons. Si elles ne souhaitent que parler, nous les écoutons. Il y a aussi des personnes qui veulent être laissées tranquilles, nous les laissons tranquilles. C’est ok pour nous. Nous travaillons ici en bas seuil.
Oui, avant je travaillais dans la Téistuff du Centre Ulysse et le concept était le même. J’aime cette relation d’égal à égal que l’on a avec les personnes. J’aime me concentrer sur le moment présent et faire en sorte que le moment passé avec les personnes qui vivent dans la rue soient pour elles des moments de qualité, qui leur apportent du réconfort. Enfin, j’aime la relation de confiance qui se construit avec le temps. Les personnes qui se trouvent dans la rue ont souvent fait dans le lent et long chemin qui mène à la perte de tous les repères et finalement à la rue, de mauvaises expériences avec les services sociaux et ont développé une grande méfiance par rapport aux travailleurs sociaux. Reconstruire cette confiance pour qu’un jour ces personnes osent de nouveau demander de l’aide, voilà notre défi.
En même temps, il faut dire que les relations que l’on peut avoir avec nos « clients » sont très riches. Ils nous transmettent leur courage et leur force. Nous sommes bienveillants avec eux et ils sont bienveillants avec nous. Humainement, c’est très riche !
Non, peut-être les après-midis où il y a moins de « clients » au Para-Chute. Je les attends toujours avec impatience, curieuse de savoir s’ils vont bien, comment s’est passé leur journée…
Absolument ! D’ailleurs, cela me plaît tellement que je ne suis pas prête de partir à la retraite.
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